dimanche 21 juillet 2019

Pardonner pour se libérer

Il est parti il y a neuf mois : la rupture a été brutale, inattendue sans signes avant coureurs.  Suite à une maladresse de ma part, il a mis fin à notre relation en quelques messages via whatsApp sur un coup de colère. 
Sur le moment j'ai cru que j'étais en plein cauchemar. J'étais convaincue qu'il allait revenir vers moi et que nous pourrions discuter. Il m'a fallu me rendre à l'évidence : ses mots durs à mon égard, c'était la réalité et pas un mauvais rêve. Alors je me suis effondrée... Il y a quelques années j'avais consulté un psychologue. J'ai décidé de reprendre un rendez-vous avec lui pour trouver de l'aide.

Je me sentais terriblement fautive et j'ai pris conscience que ma culpabilité n'avait pas lieu d'être car je n'avais rien fait de grave.  Chaque fois que je me jetais la pierre, je me faisais du mal et je refoulais d'autres émotions : la colère et la tristesse.  Mes amis avaient beau me répéter que le problème venait de mon ex dominant, et pas de moi... impossible pour moi de les croire. Dans ma tête, ce sont les derniers mots de cet homme qui se répétaient en boucle, ses mots où il n'y avait plus la moindre tendresse à mon égard, ses mots cassants qui me faisaient si mal. J'avais le sentiment d'être morte à l'intérieur. 

J'ai compris que le deuil serait difficile et sans doute long. J'ai espéré avoir une discussion en face en face avec mon dominant. J'ai espéré plusieurs mois durant car avant de partir, il m'avait promis un échange plus tard quand il irait mieux. Je ressentais le besoin de le revoir pour comprendre les véritables raisons de son départ. Je suis en effet convaincue que j'ai été le bouc émissaire d'une situation qui m'échappe sans rapport avec moi. Comprendre m'aurait sans doute aidée à tourner la page. J'aurais aussi aimé le revoir pour qu'on puisse nous dire au revoir, et nous remercier pour ce que nous nous sommes apportés mutuellement. 

Il a fait le choix de ne pas honorer son engagement et bien entendu, cela m'a fait mal. J'ai ressenti une immense colère envers lui. Je lui en voulais de ne pas avoir su clôturer avec respect notre relation. Et lorsque je lui ai fait part de mon désir d'explication deux mois après son départ, puis six mois plus tard, sa réponse a été le silence. Il acceptait de donner quelques nouvelles si je lui écrivais et parfois il prenait l'initiative. Mais on restait dans des banalités affligeantes et surtout il ne fallait pas aborder les sujets qui fâchent. Sinon il me zappait me laissant penser que je n'étais qu'une "merde".

J'ai très mal vécu son silence que j'ai ressenti comme du mépris. A plusieurs reprises, j'ai tenté en vain de le supprimer de mes contacts sur mon téléphone. Je savais que ce serait indispensable pour me libérer : j'étais en effet souvent tentée de regarder s'il s'était connecté récemment sur whatsApp... comme si cela nous permettait de rester encore en lien. Mais il n'y avait plus rien entre nous...à part un mur infranchissable et incassable.

Le temps apaise les tourments et j'ai pu me rendre compte que je pensais moins à lui, que je souffrais moins aussi au fur et à mesure de mon cheminement. J'ai toujours continué à prendre soin de moi et faire des activités plaisantes : massages, shopping, sport, voir des amis...
J'ai fini aussi par accepter que je n'aurais sans doute jamais de véritable explication sur les raisons de son départ. Oui il m'a réduite au silence en m'empêchant de m'exprimer. Mais il n'a pas tué la femme que je suis et j'ai retrouvé ma joie de vivre, mon enthousiasme. Je n'ai pas perdu non plus ma belle énergie.

J'ai attendu d'aller mieux pour me remettre en quête d'un dominant pour une relation suivie. Depuis trois ans, j'ai un partenaire dominant avec lequel je me sens très bien. Cet homme me guide avec respect, subtilité... mais on ne se voit que trois ou quatre fois par an. Cette relation ne suffit pas à mon épanouissement et j'aimerais revivre à nouveau une longue relation avec des rencontres régulières...
Mon deuil n'est pas encore totalement terminé, c'est en cours. Mais je me sens prête aujourd'hui à accorder ma confiance à un autre homme.

Je suis aussi en chemin vers le pardon envers cet ex dominant. Pardonner cela ne signifie pas oublier ou minimiser ce qui s'est passé.  Je n'oublie pas le manque de respect à mon égard, ses mots durs, la promesse non tenue d'une discussion, sa lâcheté. Mais je peux voir cet homme au-delà du mal qu'il m'a fait. Je pense qu'il a dû beaucoup souffrir dans son passé pour avoir fait exploser notre relation de cette manière. 
Ce pardon que je souhaite donner je le fais pour moi, pas pour lui.  Quand je serai arrivée au bout de mon désir, lui il ne sera pas au courant. Il a repris sa vie, moi je reprends les rennes de ma vie. Je lui souhaite d'être heureux. J'ai vécu de délicieux moments en sa compagnie et même si c'est le passé, cela restera de beaux souvenirs.

Je crois que le pardon est une démarche personnelle. J'imagine bien que suite à certains traumatismes, on soit incapable de pardonner et je le comprends. Je ne pense pas d'ailleurs que le pardon soit indispensable pour se reconstruire. 
Me concernant, je sens que je me libère peu à peu.  J'ai réussi à supprimer cet ex de mes contacts il y a deux semaines... j'en suis ravie parce que cette fois je ne craque plus et je ne le remets pas deux jours après. C'est une victoire.
Je ne l'ai pas blacklisté. S'il me réécrit je recevrai ses messages. Mais je n'attends plus rien de lui. J'ai cessé d'espérer et c'est mieux ainsi.




2 commentaires:

  1. Faire le deuil d'une relation est un processus complexe mais je pense que vous êtes en bonne voie. Peut-être y aura-t-il des rechutes mais chaque petite victoire est une victoire..Courage.

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  2. Oui vous avez raison. Peu importe si certains moments seront encore difficiles car je vais mieux de jour en jour. Le plus dur est derrière moi.

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