dimanche 11 août 2019

Lavements et sodomie

La sodomie fait partie des pratiques du BDSM et je suppose que certains et certaines se demanderont quel est l'intérêt de faire un article sur ce thème. Mon objectif n'est pas de m'insurger contre la sodomie que j'apprécie beaucoup. Mais j'ai envie de réagir face à cette obligation du lavement qui existe dans la plupart des relations DS. Je préfère vous prévenir d'emblée que mon langage ne sera pas toujours châtié car j'ai envie d'aborder ce sujet de manière franche. 

La plupart des dominants exigent que leur soumise se fasse systématiquement un lavement avant chaque rencontre. Beaucoup ne formulent même pas de demande estimant que cet acte devrait être naturel et que leur soumise devrait donc y penser d'elle-même. S'ils imposent un nettoyage c'est, (vous vous en doutez), pour qu'il n'y ait aucune trace de caca s'ils décident de pratiquer la sodomie. Cette obligation me dérange profondément pour diverses raisons. D'une part le lavement c'est contraignant et désagréable. Cela me ne fait pas rêver de me vider sur les chiottes comme si j'avais une gastro. Sans oublier les odeurs de merde... Ensuite un lavement détruit une partie de la flore intestinale. Certes, celle-ci se reconstitue rapidement. Mais il n'est pas bon de faire des lavements fréquents car cela risque de fragiliser les intestins. 
  
A me lire, vous penserez sans doute que je suis contre les lavements. Il n'en est rien. J'en ai d'ailleurs déjà faits, mais ce que je refuse c'est que cela devienne une habitude. 

Mais revenons à la sodomie. Un anus ne peut pas être naturellement propre. Inutile donc Messieurs les dominants de faire un caca nerveux si par malheur il y a quelques traces sur votre sexe. Ce n'est pas la fin du monde. Et si cela vous dérange, utilisez systématiquement un préservatif lorsque vous enculez votre soumise. Autre solution : renoncez à convoiter son cul tout simplement. Si quelques résidus de caca vous perturbent, pas de panique : il vous reste la fellation et les pénétrations vaginales. Je sais bien que souvent vous voulez le beurre et l'argent du beurre. Mais si les femmes osaient vous dire "merde " (avec des mots mieux choisis j'en conviens), vous seriez obligés de modérer vos demandes. 
  
Certaines soumises n'apprécient pas qu'il y ait des traces après la sodomie. Elles feront donc d'elles-mêmes un lavement avant l'acte et je le comprends. Ce que je n'accepte pas, c'est que ce soit imposé... J'espère que vous saisissez bien la nuance entre un choix éclairé (faire un lavement parce qu'on le désire ou parce qu'on accepte), et une contrainte absurde (absurde parce que la fonction première de l'anus c'est de déféquer, pas de se faire défoncer). 
  
Je suis convaincue que nous les femmes nous sommes souvent conditionnées à obéir à des injonctions non justifiées. Par exemple, lorsque nous avons nos menstruations, il nous faut souvent renoncer au sexe. Pourtant les règles, c'est naturel...Et la libido durant cette période est souvent décuplée. 
Souvent nous acceptons sans broncher de faire un lavement pour que Monsieur puisse nous enculer... et on se dit que c'est normal, que c'est une question d'hygiène. Mais on pourrait aussi considérer que Monsieur pourrait renoncer à nos fesses s'il craint quelques résidus de caca. Pourquoi serait-ce à nous les femmes de nous adapter systématiquement ? Soumise ne signifie pas tout accepter ! 

Je vais vous raconter une anecdote (du vécu) à propos du lavement. J'ai eu une courte relation avec un dominant il y a trois ans : quelques échanges écrits, une rencontre au restaurant et des retrouvailles dans une chambre d'hôtel. 

J'ai beaucoup apprécié ce moment à l'hôtel et je pensais que c'était pareil du côté de ce dominant. J'ignorais encore qu'il allait me jeter comme une merde parce que je n'avais pas fait de lavement avant qu'il me sodomise (et il y a eu quelques traces sur le préservatif). Je précise qu'il ne m'avait fait aucune demande au préalable pour que je fasse un nettoyage et si tel avait été le cas, j'aurais refusé parce que je n'aurais pas accepté cette contrainte. Ensuite le matin, avant la rencontre, j'étais à mon travail. Dans mon entreprise, il n'y a pas d'eau chaude aux lavabos, mais juste de l'eau froide. Je vois mal comment j'aurais pu réaliser un lavement dans de telles conditions.  Et si cela avait été possible... je me serais mal vue assise sur le trône en train de me vider... alors que des collègues patientaient pour aller aux toilettes. Et ensuite bonjour pour les odeurs ! Mes collègues auraient sans aucun doute été ravis de ce magnifique cadeau ! 

Ce dominant avait manifestement des soucis dans la communication : quand on désire quelque chose, il ne faut pas s'imaginer que ce sera intuitif pour la soumise. Il faut le demander d'une part. Ensuite, il faut s'assurer que cela puisse être réalisé. Même chez moi, je ne pourrais pas faire de lavement si je le voulais car mes toilettes sont à l'étage inférieur en dessous de la salle de bain. Quand ça me prend de me vider, impossible pour moi de dévaler des escaliers en serrant les fesses et en priant pour que je sache me retenir.  Je n'ose imaginer dans quel état serait ma moquette après mon passage... 
  
Revenons à cet homme qui a mis fin à ce début de relation. Je me suis bien entendu vite remise de cette déception et j'ai pensé qu'il n'aurait jamais pu contribuer à mon épanouissement. Mais ce qui m'a perturbée durant un moment, c'est ce sentiment d'être sale. J'avais un partenaire occasionnel M. A. Je lui ai demandé de me faire un lavement parce que je ne voulais pas qu'il y ait un accident. Il a accepté de s'en occuper lui-même. Ce qu'il n'avait pas prévu c'est que cela durerait aussi longtemps. Je repensais aux paroles du dominant qui m'avait jetée trois semaines plus tôt... et je me disais que je n'étais pas encore assez propre. Même si M. A estimait qu'on pouvait arrêter, je lui demandais sans cesse de me remettre de l'eau dans mon anus avec la poire. 

 M. A était au courant de ce que j'avais vécu avec ce dominant. Il a compris qu'il était préférable de ne pas me contrarier et il a accepté de prolonger ce nettoyage. Il a fait preuve de psychologie estimant sans doute que je prendrais conscience par moi-même qu'il n'était pas utile de faire un lavement en profondeur avant la sodomie. Faut croire que mes intestins ont été vraiment décapés, car après j'ai eu très mal au ventre durant les deux heures suivantes... 

 Je retire du positif de cette mésaventure. J'ai bien entendu évolué et lorsque par la suite, j'ai fait occasionnellement un lavement, cela allait beaucoup plus vite que cette première fois. Ensuite pour que ce moment soit moins désagréable, c'est M. A qui s'en chargeait. On a transformé cet acte désagréable en quelque chose d'érotique : pour moi il y a un côté humiliant quand j'offre mon orifice... et je prends du plaisir à me sentir humiliée de la sorte. 
  
Pour conclure, vous avez compris que je ne m'insurge pas contre la sodomie ou les lavements occasionnels. En revanche je refuse qu'on me considère comme sale ou pire comme une merde si je ne fais pas des lavements avant chaque rencontre. La sodomie doit rester une pratique qui apporte du plaisir et si un homme ne peut pas supporter quelques traces sur son préservatif, je le comprends. Mais dans ce cas, qu'il laisse mon cul tranquille. Il y a assez de pratiques pour se faire du bien en dehors de mes fesses.