vendredi 26 juillet 2019

La dictature des poils

La plupart des dominants exigent que leur soumise s'épile (ou se rase) en totalité sur le pubis. Ces hommes refusent catégoriquement une épilation maîtrisée au motif que les poils c'est sale. Ce que j'entends par épilation maîtrisée, c'est pas de poils au niveau des lèvres et ailleurs coupés très court (ou ticket de métro). 
  
Ces Messieurs qui exigent... ne font en général aucun effort de leur côté pour se rendre présentables.  Certains se rasent au niveau de leur partie intime. Mais d'autres restent au naturel. Concernant les poils sur le torse, rares sont les dominants qui les coupent ou les enlèvent. 
 Sans doute pensent-ils que les poils chez un homme c'est un signe de virilité, donc c'est bien de les conserver. A l'inverse une petite toison chez une femme, c'est dégoutant et ce n'est pas beau à regarder. Certains associent les poils à un manque d'hygiène. 
  
Je pense que cette dictature des poils ne concerne pas que le BDSM. Mais bien des Maîtres considèrent que leur statut de dominant leur permet d'imposer leur décision. J'imagine que cela fonctionne avec beaucoup de soumises. Il y a aussi des femmes qui apprécient le rasage intégral par choix personnel et bien entendu qu'elles poursuivent si tel est leur désir.  

Messieurs les dominants qui exigez, tenez-vous compte aussi de ce que votre soumise apprécie au sujet de votre corps ? Parce que poils ou pas poils, pour moi c'est d'abord une question de goût. Et cela n'a rien à voir avec la saleté ou la virilité. Les poils pubiens ont d'ailleurs une utilité qui est de protéger la vulve des infections. Le savez-vous ? 
  
Personnellement j'apprécie chez un homme un rasage total y compris sur le torse ou épilation maitrisée. Un dominant avec une petite toison sur le torse, cela ne me pose aucun problème. Un peu de poils sous les aisselles, cela me convient aussi. En revanche je n'apprécie pas les torses très velus façon moquette.  Bien entendu je ne vais pas exiger d'un homme qu'il se rase pour me faire plaisir et ce n'est pas lié à mon statut de soumise. Soumise ne signifie pas tout accepter et je ne suis pas une soumise carpette. Non, si je n'exige rien, c'est parce que j'estime que les goûts c'est propre à chacun et on ne devrait jamais imposer quoi que ce soit juste pour soi. Je considère que c'est très égoïste.  

Si j'estime qu'un homme est trop velu et que je ne ressens pas d'attirance, et bien c'est simple : je ne poursuis pas. 
 Je sais que certaines femmes peuvent se soumettre sans attirance physique pour leur dominant. Pour moi c'est impossible. Même si le cérébral reste le plus important, c'est un tout qui me donnera envie de m'abandonner ou pas. 
  
Je n'aime pas avoir ma chatte avec plein de poils style forêt amazonienne. Je prends donc toujours soin de ma toison et c'est toujours coupé court. Il m'arrive aussi de me raser en totalité le pubis, mais je ne le fais pas toutes les semaines. Et il est hors de question qu'un dominant m'impose d'avoir le sexe lisse à chaque rencontre (dans une relation suivie). J'ai bien conscience que ma prise de position limite obligatoirement mes possibilités de retrouver un dominant. Mais peu importe. Je préfère me respecter en étant à l'écoute de mes limites plutôt que de me forcer à faire quelque chose qui ne me convient pas du tout. 
  
Je souhaite remercier M. A un partenaire dominant occasionnel que je connais depuis trois ans. On se rencontre peu, environ trois fois par an. Dès le départ, je connaissais sa préférence pour les sexes lisses. Mais il ne m'a jamais rien imposé. Il a accepté une épilation maîtrisée, ne me mettant aucune pression. Peu à peu, j'ai ressenti l'envie de lui faire plaisir, et j'ai décidé de m'épiler intégralement avant de le revoir. Ce que j’apprécie avec ce dominant, c'est qu'il m'a laissé une marge de liberté. Et si demain je décide de garder à nouveau un peu de poils, il acceptera aussi. Lorsque je m'épile le sexe, je le fais quatre ou cinq jours avant la rencontre avec M. A, car à chaque fois j'ai de petites irritations ensuite. Et ce n'est pas agréable. 
  
Merci aussi aux autres dominants qui acceptent qu'une soumise ne s'épile pas (ou se rase) en totalité. Merci à vous de considérer qu'une belle relation DS est possible même avec quelques poils.  

Messieurs les dominants, dites-vous que vous obtiendrez beaucoup d'une soumise si vous la guidez avec subtilité et intelligence au lieu de chercher à imposer vos envies. Et si malgré tout vous tenez à cette obligation du sexe lisse, pensez alors à faire quelques efforts de votre côté. Nous les soumises n'apprécions pas toujours les fourrures sur les torses (même si l'hiver ça tient chaud...). Et je ne parle pas des poils dans le dos ou sur les fesses... 
  
Une relation DS est pour moi une relation de partage et la soumise n'est pas inférieure au dominant. Cessons donc de coller à cette dictature du zéro poil. L'idéal serait de faire ce qui nous plaît en gardant nos poils ou en les retirant. Mais cela n'est envisageable que si on est seul. Dans une relation à deux, il est évident qu'il faut trouver des compromis. 
 

dimanche 21 juillet 2019

Pardonner pour se libérer

Il est parti il y a neuf mois : la rupture a été brutale, inattendue sans signes avant coureurs.  Suite à une maladresse de ma part, il a mis fin à notre relation en quelques messages via whatsApp sur un coup de colère. 
Sur le moment j'ai cru que j'étais en plein cauchemar. J'étais convaincue qu'il allait revenir vers moi et que nous pourrions discuter. Il m'a fallu me rendre à l'évidence : ses mots durs à mon égard, c'était la réalité et pas un mauvais rêve. Alors je me suis effondrée... Il y a quelques années j'avais consulté un psychologue. J'ai décidé de reprendre un rendez-vous avec lui pour trouver de l'aide.

Je me sentais terriblement fautive et j'ai pris conscience que ma culpabilité n'avait pas lieu d'être car je n'avais rien fait de grave.  Chaque fois que je me jetais la pierre, je me faisais du mal et je refoulais d'autres émotions : la colère et la tristesse.  Mes amis avaient beau me répéter que le problème venait de mon ex dominant, et pas de moi... impossible pour moi de les croire. Dans ma tête, ce sont les derniers mots de cet homme qui se répétaient en boucle, ses mots où il n'y avait plus la moindre tendresse à mon égard, ses mots cassants qui me faisaient si mal. J'avais le sentiment d'être morte à l'intérieur. 

J'ai compris que le deuil serait difficile et sans doute long. J'ai espéré avoir une discussion en face en face avec mon dominant. J'ai espéré plusieurs mois durant car avant de partir, il m'avait promis un échange plus tard quand il irait mieux. Je ressentais le besoin de le revoir pour comprendre les véritables raisons de son départ. Je suis en effet convaincue que j'ai été le bouc émissaire d'une situation qui m'échappe sans rapport avec moi. Comprendre m'aurait sans doute aidée à tourner la page. J'aurais aussi aimé le revoir pour qu'on puisse nous dire au revoir, et nous remercier pour ce que nous nous sommes apportés mutuellement. 

Il a fait le choix de ne pas honorer son engagement et bien entendu, cela m'a fait mal. J'ai ressenti une immense colère envers lui. Je lui en voulais de ne pas avoir su clôturer avec respect notre relation. Et lorsque je lui ai fait part de mon désir d'explication deux mois après son départ, puis six mois plus tard, sa réponse a été le silence. Il acceptait de donner quelques nouvelles si je lui écrivais et parfois il prenait l'initiative. Mais on restait dans des banalités affligeantes et surtout il ne fallait pas aborder les sujets qui fâchent. Sinon il me zappait me laissant penser que je n'étais qu'une "merde".

J'ai très mal vécu son silence que j'ai ressenti comme du mépris. A plusieurs reprises, j'ai tenté en vain de le supprimer de mes contacts sur mon téléphone. Je savais que ce serait indispensable pour me libérer : j'étais en effet souvent tentée de regarder s'il s'était connecté récemment sur whatsApp... comme si cela nous permettait de rester encore en lien. Mais il n'y avait plus rien entre nous...à part un mur infranchissable et incassable.

Le temps apaise les tourments et j'ai pu me rendre compte que je pensais moins à lui, que je souffrais moins aussi au fur et à mesure de mon cheminement. J'ai toujours continué à prendre soin de moi et faire des activités plaisantes : massages, shopping, sport, voir des amis...
J'ai fini aussi par accepter que je n'aurais sans doute jamais de véritable explication sur les raisons de son départ. Oui il m'a réduite au silence en m'empêchant de m'exprimer. Mais il n'a pas tué la femme que je suis et j'ai retrouvé ma joie de vivre, mon enthousiasme. Je n'ai pas perdu non plus ma belle énergie.

J'ai attendu d'aller mieux pour me remettre en quête d'un dominant pour une relation suivie. Depuis trois ans, j'ai un partenaire dominant avec lequel je me sens très bien. Cet homme me guide avec respect, subtilité... mais on ne se voit que trois ou quatre fois par an. Cette relation ne suffit pas à mon épanouissement et j'aimerais revivre à nouveau une longue relation avec des rencontres régulières...
Mon deuil n'est pas encore totalement terminé, c'est en cours. Mais je me sens prête aujourd'hui à accorder ma confiance à un autre homme.

Je suis aussi en chemin vers le pardon envers cet ex dominant. Pardonner cela ne signifie pas oublier ou minimiser ce qui s'est passé.  Je n'oublie pas le manque de respect à mon égard, ses mots durs, la promesse non tenue d'une discussion, sa lâcheté. Mais je peux voir cet homme au-delà du mal qu'il m'a fait. Je pense qu'il a dû beaucoup souffrir dans son passé pour avoir fait exploser notre relation de cette manière. 
Ce pardon que je souhaite donner je le fais pour moi, pas pour lui.  Quand je serai arrivée au bout de mon désir, lui il ne sera pas au courant. Il a repris sa vie, moi je reprends les rennes de ma vie. Je lui souhaite d'être heureux. J'ai vécu de délicieux moments en sa compagnie et même si c'est le passé, cela restera de beaux souvenirs.

Je crois que le pardon est une démarche personnelle. J'imagine bien que suite à certains traumatismes, on soit incapable de pardonner et je le comprends. Je ne pense pas d'ailleurs que le pardon soit indispensable pour se reconstruire. 
Me concernant, je sens que je me libère peu à peu.  J'ai réussi à supprimer cet ex de mes contacts il y a deux semaines... j'en suis ravie parce que cette fois je ne craque plus et je ne le remets pas deux jours après. C'est une victoire.
Je ne l'ai pas blacklisté. S'il me réécrit je recevrai ses messages. Mais je n'attends plus rien de lui. J'ai cessé d'espérer et c'est mieux ainsi.